Le meilleur format pour ton podcast de marque ?
#17 Ou comment l'interview se fait descendre en 5 points
Hello ! Avant toute chose, je t’invite à t’inscrire gratuitement via LinkedIn au 3e live sur le podcast de marque que j’organise avec Delphine Barnavon.
Quand : le 30 mai de 12h30 à 13h30
Le thème : Valorisez votre marque employeur avec le podcast !
On vous attend nombreux après le succès du 1er et 2e épisode (“Propulsez votre image de marque avec le podcast !” et “Personnifiez votre stratégie de communication" grâce au podcast”) dispo en replay !
Mauvaise intuition
Si tu savais le nombre de personnes avec qui je parle, qui veulent créer un podcast pour leur entreprise et qui partent DIRECT sur un format interview.
Je suis là en face et je les regarde (en visio because je suis dans le suuud) et je me demande pourquoi ils ont envie de s’infliger ça. 😆
L’interview, ça peut paraître intuitif, je comprends. On se dit que si c’est l’autre qui parle, alors ça nous fera moins de travail… Pas vrai ?
FAUX. Comme aurait dit Norman en 2010.
C’est en fait un faux ami, l’interview. Il suffit de plonger un peu dans les méandres de Spotify ou d’Apple Podcast pour se rendre compte à quel point c’est un format mal utilisé…
Les pires podcasts (de marque ou non d’ailleurs) sont souvent de mauvaises interviews, avec un son un peu pourri 80% du temps, à peine montées…
Pas reluisant tout ça.
Alors aujourd’hui en 5 points clés, je t’explique pourquoi l’interview n’est PAS la meilleure idée pour ton podcast de marque - Et on voit les alternatives possibles ! 👇
1. La prise de son
Je mets ce point en premier parce que pour moi, rien de pire qu’une interview faite à distance sans prendre le soin de faire ça bien. Ca grésille, on entend le chien de l’un sur le parquet en écho, le gars dans la douche de l’autre côté…
C’est souvent mal balancé côté son et pour peu que ça ne passe pas chez un ingénieur son digne de ce nom ou un bon monteur derrière, rien de tout ça n’est rectifié.
Une bonne prise de son en interview c’est hyper important, notamment parce qu’on ne parle pas tous aussi fort, ou avec une intonation qui permet d’entendre distinctement tous les sons.
Si t’es salarié, que tu veux un podcast pour ta marque, fais-toi accompagner pour gérer le son des interviews (ou choisis un autre format mais fais-toi aider dans tous les cas.)
Si tu veux une prise de son facile, je te conseille vivement le format à une voix, enregistrée en studio mobile ou fixe, avec une voix off qui s’y connait ou un collaborateur bien entrainé. Tu gèreras bien plus les bavures audio !
2. La logistique
Alors là, je parle de source sûre… La logistique c’’est le point le plus DIFFICILE à gérer.
Je l’avais expérimenté notamment avec Ferrero pour qui j’ai produit un podcast 100% RSE.
Si tu es salarié, tu sais à quel point les process sont complexes, longs, et que pour réunir du monde c’est vraiment une croisade… 😫 Plus l’entreprise est grande, plus c’est difficile, parce que les intermédiaires se multiplient comme les pains sur le plateau sacré.
→ Si tu veux gérer le son, il faut faire du présentiel et si tu veux du présentiel… Il faut que tes intervenants soient sur place, où que ce soit.
→ Ou bien que tu y ailles ou délègues à une agence (genre moi je fais ça !)
→ Et pour réduire les coûts, il faut bien regrouper les invités du podcast sur 1 ou 2 journées maximum…
Et tu vois, c’est vite le drame. 🤡
Quitte à mettre de l’argent bien placé dans un podcast de marque, je te conseille de partir plus facilement sur un format table ronde si tu souhaites des invités. En quelques jours d’enregistrement, ta saison est bouclée et la logistique se fait d’un seul coup.
Un studio = 2 ou 3 enregistrements par jour. Tadam, 1 saison !
3. Des questions pertinentes
C’est un point difficile à aborder, que ce soit pour de l’interview, de la discussion ou une table ronde. Ou même pour du documentaire !
En fait, dès qu’on met l’interaction humaine au coeur de son podcast de marque il faut y penser : toutes les questions ne se valent pas.
Ce que fera une boîte qui ne délègue pas son podcast de marque : calquer les mêmes questions sur tous les invités.
C’est pourtant une si mauvaise idée ! Rien de pire pour les auditeurs je trouve, qui vont finalement sentir le copier-coller du format très rapidement - et ce, même si les invités ne répondront jamais les mêmes choses.
C’est trop dommage de défoncer l’interview comme ça…
C’est un format qui a beaucoup de potentiel mais le but est d’aller à la rencontre des humains de l ‘autre côté du micro.
Pour ça, il faut prendre le temps en amont de :
rencontrer les gens
de leur parler
de comprendre leur rôle
pourquoi ils peuvent être intéressants pour le sujet
sur quoi ils sont à l’aise ou non
le petit twist qu’ils peuvent apporter et sur lequel on va appuyer pour pimenter un peu l’épisode…
Interviewer, ça ne s’invente pas ! Il faut qu’à chaque question, l’auditeur se dise “ah mais justement je voulais savoir ça !”
Donc si tu n’es pas sûr de toi, fais appel à des pros.
Et sinon, choisis un autre format un peu plus facile : la discussion.
Dans ce format, la conversation est plus “naturelle” et demande des questions plus larges, plus ouvertes, qui vont laisser de la place pour s’interrompre, rebondir, etc.
4. Rebondir, justement…
Tu as forcément déjà écouté une interview avec un mauvais journaliste ou podcaster qui pose une question, l’autre répond, et il n’écoute pas la réponse.
Rien. Derrière la réponse, il ne se passe RIEN.
J’ai moi-même participé à une interview il y a quelques années, et la fille en face me posait des questions un peu bateau mais auxquelles j’ai vraiment apporté de la matière…
Et rien. La fille est restée coincée dans sa liste de questions basiques, n’a pas creusé plus loin, c’était nul. 😔
Interviewer c’est quelque chose qui s’apprend, vraiment c’est une compétence.
C’est une chose d’avoir un bon guide de questions, mais derrière il faut être 100% flexible et savoir quand s’arrêter, quand rebondir, quand enchaîner avec une question imprévue mais passionnante…
En bref, il faut être dans une écoute active de l’invité et pas juste là pour aller de la question 1 à la question 15 sans respirer. On s’en fiche de ton plan quand on écoute, ce qu’on veut c’est que ce soit fluide, cohérent, intéressant.
La plupart des interviews dans le podcast aujourd’hui sont quand même très superficielles, dommage de rester en surface car les auditeurs de podcast ne recherchent pas du snack content.
Si on veut rester en surface, on va scroller ailleurs !
Mieux vaut choisir quelqu’un de pro dans l’interview ou même se rabattre sur un format studio, très préparé, avec des scripts de réponses… Au moins, tu es sûr(e) que ce sera qualitatif. C’est moins spontané c’est clair ! Mais ça a le mérite d’être cadré et facile à contrôler. 🤓
5. La réassurance à outrance
Je suis certaine que tu n’as pas pensé à ce point quand un matin tu t’es dit “oh ouais si on interviewait des collaborateurs de la boîte ?!”
Dans l’idée, c’est un bon plan.
Il y a des talents partout en interne et si tu es RH ou en charge de la marque employeur ou de la com interne, c’est forcément un format qui va te traverser l’esprit.
Il y a UN point noir et je te le dis direct : c’est l’humain.
Yes, c’est un atout l’humain… Mais c’est aussi un gros inconvénient.
Le gros point fort du podcast, c’est que les gens n’ont pas à se soucier de leur image.
Il faut sans cesse rassurer les invités quand on fait de l’interview, lorsqu’il n’ont pas l’habitude évidemment.
C’est très long car ça veut dire aussi que techniquement, la prise de son est souvent plus longue (donc plus chère) et qu’il faut pas mal de travail de post-production (dérush des pistes sons, nettoyages des hésitations, bugs et autres…)
Pour conclure…
Donc pour la faire courte, tu penses que tu gagnes du temps et de l’argent en choisissant l’interview…
Mais c’est l’inverse.
Tu ne te facilites pas la tâche.
Tu prends des risques.
Tu vas payer plus cher en prise de son et post-production.
Sans compter que ce n’est PAS un format original — donc pour ta marque il y a sûrement mieux ou plus adapté.