Petit préambule :
Une fois n’est pas coutume, je me suis lassée de mon format de newsletter 100% étude de cas. Je SAIS que certains sont là pour ça, il y en aura encore de temps en temps mais j’ai eu envie besoin de faire évoluer ce format pour ne pas l’abandonner.
Et comme créer du contenu ne me fait pas gagner ma vie non plus, j’ai décidé de changer également le planning de diffusion. Il y aura donc une édition de la newsletter par mois. C’est un contenu long, que je veux fourni comme d’habitude et 1 par semaine c’était BIEN TROP. Je suis toujours présente plusieurs fois/semaine sur LinkedIn. 🙃
À partir d’aujourd’hui, tu pourras donc retrouver par ici des éditions curation sur l’univers du podcast, des décryptages de tendances, des études de cas, ou même parfois certaines plus axées sur mon travail dans le podcast (notamment sur Crimes Oubliés)
Sur ce, j’démarre !
Les chiffres phares
41 % des podcasteurs sur YouTube publient des épisodes vidéo complets de leurs podcasts
60,9% des podcasteurs sur YouTube publient leur podcast avec une image fixe et/ou un audiogramme
15,9% des podcasteurs sur YouTube publient des extraits de leur podcast en format “short”
(US) 28 % des consommateurs de podcasts passent prioritairement par YouTube, contre 15 % par Spotify et 12% par Apple Podcasts
69% des sondés ont rendu leurs podcasts disponibles sur YouTube, mais moins de la moitié propose de véritables versions vidéo
Au fil de mes recherches et surtout de ma veille dans le secteur, je suis tombée sur ces différents chiffres, entre autres. Beaucoup d'études se basent aux États-Unis, car ils sont, comme très souvent, bien plus en avance que nous sur la consommation de podcasts. Et aussi sur leur création ! C'est simple, là-bas, tout devient un business bien avant que ça le devienne en France.
Sources : (si tu veux lire les articles en entier)
Mais j'ai aussi pu remarquer, avec les chiffres européens notamment, qu’en pratique, peu de podcasts deviennent des vidéos vraiment utiles, agréables, et justifiées.
Battage médiatique ou réél besoin ?
La vidéo n’est pas une tendance nouvelle, évidemment. Une tendance qui dure puisque c’est encore et toujours le format privilégié. Il est cette année d’ailleurs de plus en plus court, de plus en plus dynamique. Et plus les sous-titres sont gros et jaunes, mieux ça marche…
Le format short de la vidéo remplit clairement le besoin de scroll qu’on a tous plus ou moins !
Il fallait bien que ça touche le podcast un moment et début 2024 on a commencé à nous rabattre les oreilles avec ça. D’un coup, l’audio ne suffisait plus. Il fallait se montrer en train de parler, filmer aussi nos invités, mettre en avant l’image plutôt que le doux son de notre voix.
Les plus 👍
1️⃣ Ceci étant dit, la vidéo crée c’est vrai une trèèès grande proximité entre les viewers et nous. C’est encore différent du blog ou on est juste une plume invisible, et du podcast audio où on est une voix avec un visage que les gens imaginent.
La vidéo permet de nous matérialiser, de nous faire exister. (Ca boost malheureusement un peu trop l’ego de certains !)
À l’heure où le nerf de la guerre c’est de se démarquer, évidemment que la vidéo est intéressante pour incarner ce que l’on dit. Et je ne parle pas que de l’interview ici, c’est la même chose pour le narratif, le documentaire, ou les épisodes solo. Les gens s’attachent plus à quelqu’un de physiquement réel et “presque palpable”, tu vois ?
2️⃣ Ensuite, techniquement, c’est très intéressant pour le référencement de ton contenu podcast. En fait aujourd’hui, YouTube est devenu le deuxième moteur de recherche le plus utiliser après Google lui-même. C’est important de comprendre que beaucoup de monde est présent sur la plateforme vidéo, et qu’il y a d’ailleurs de plus en plus de viewers, quoi qu’ils consomment !
Donc évidemment, plus de monde qui consomment du contenu = plus de chance d’être découvert et apprécié.
Ici, je dévie un chouïa parce que ce gros plus du podcast vidéo, c’est surtout de rendre accessible son podcast sur YouTube et pas forcément de proposer du contenu vidéo natif. Si vous mettez une image fixe et un audiogramme c’est déjà bien (cf les chiffres au début)
3️⃣ Certains proclament également que YouTube permet de lever les “barrières technologiques” du podcast audio natif, qui très souvent a besoin d’une application tiers pour être lu. Spotify, Deezer, Apple Podcast…
Alors que tout le monde sait se servir de YouTube et rapidement ! C’est très intuitif, et tellement rentré dans les usages dans tous les cas, que n’importe quelle tranche d’âge peut facilement écouter/regarder un contenu dessus.
4️⃣ Enfin, dernier gros avantage du podcast vidéo et pas des moindres, la facilité de découvrabilité.
De plus en plus, je le mentionnais au début, les algorithmes des différents réseaux sociaux cherchent de la vidéo et si possible de la vidéo courte. (1min30 en moyenne sur Tiktok par exemple)
Or, t’as bien compris que le podcast, c’est pas forcément son point fort, c’est pas le BUT tout simplement.
Mais grâce à la vidéo, certains ont un peu “hacké” le système en filmant par exemple leurs interviews en format portrait directement (ou en recadrant du format paysage), puis ils coupent le contenu en plein d’extraits, ils les sous-titres et hop! ça part sur Instagram, Tiktok, LinkedIn maintenant, et sur les Shorts YouTube.
Et ÇA, ça vient clairement augmenter la portée du podcast en ligne ; car ça crée tout un tas de micro portes d’entrées vers ton contenu long… Donc tu multiplies les chances d’être découvert au détour d’un scroll.
Si tu as besoin d’identifier ce qui ne fonctionne pas dans ton podcast et de comprendre POURQUOI tu n’as pas assez d’écoute, puis d’avoir un plan d’action super clair, il me reste encore 3 places pour un audit complet de podcast au mois de septembre. Envoie-moi juste un mail !
Les moins 👎
1️⃣ La première chose qui me frappe en tant que professionnelle dans le secteur, c'est que les podcasts vidéo mis en avant comme étant des exemples de succès, ne sont pas à la base des podcasts. Ou en tout cas, 99 % ne sont pas créés par des podcasteurs natifs.
En effet, quand on nous parle de podcast vidéo à succès pour pousser les plus petits sur le marché à s’y mettre aussi, on nous balance Canapé Six Places de Léna Mahfouf ou encore Un Bon Moment de Kyan Khojendi.
Mais avant d'avoir un podcast sur le devant de la scène (ET SURTOUT propulsé par Spotify directement), Léna est Léna Situations, YouTubeuse aux millions d’abonnés… Et Kyan a crevé l’écran avec BREF et s’est associé à Canal + bien avant de papoter avec d’autres gars autour d’une table.
Je ne dis pas du tout qu’ils ne méritent pas leur succès parce qu’ils ont fait de la vidéo avant tout, mais simplement qu’on arrête de nous dire que c’est la tendance à suivre parce qu’eux ont le vent en poupe sur ce format.
Les podcasteur-vidéastes à succès sont en fait à la base des vidéastes-podcasteurs.
Ils ont utilisé leur audience vidéo pour les ramener (parfois) sur le format audio, et sinon, ils ont juste gardé cette audience vidéo parce que c’était bien plus facile comme ça.
Donc NE TE COMPARE PAS à ces gens-là, on est pas dans la même cour !
2️⃣ Ensuite, ce que je déplore avec le podcast vidéo, c'est que finalement ça n'apporte rien dans 90 % des cas. Si tu prends le temps de scroller un peu sur YouTube à la recherche de podcasts vidéo, tu vas très vite te rendre compte que la plupart sont des discussions entre mecs, entrepreneurs, influenceurs, qui parlent de réussite financière et sociale, parfois un peu de masculinité (et c’est parfois bien fait hein), de hacks entreprenariat et de leçons de vie à deux balles…
« Ooh Another white boy with a podcast »
Bref tout se ressemble et de plus en plus. Les codes et les algorithmes ont clairement eu raison de pas mal de créativité et aujourd’hui si tu as le malheur d’en écouter UN comme ça, le lendemain, tes suggestions YouTube sont remplies du MÊME format encore et encore. 🥲
3️⃣ J’ai vu pas mal de contenus sur les réseaux passer pour parler de cette tendance du podcast-vidéo et à chaque fois ça faisait miroiter la "viralité” du contenu vidéo par rapport au contenu audio.
En effet, peu de chance que ton dernier épisode de podcast devienne viral. Ce n’est PAS le but d’un podcast qui, on le sait, est un média dit “froid”.
Mais ce qui n’est pas viral est souvent bien plus DURABLE.
Et c’est ce que recherchent de prime abord les gens qui se lancent dans le podcast. Ils font parfois déjà de la vidéo pour augmenter leur notoriété, ou ont des réseaux sociaux actifs. Et le podcast vient compléter un pan de leur activité, et de leur créativité.
Il appuie sur leur crédibilité.
Donc le gros gros moins de cette tendance pour moi, c’est qu’on essaie de travestir, encore une fois à grands renforts d’exemples médiatisés, l’usage même du podcast. Et surtout, on ne fait jamais la part des choses, car un podcast B2B n’aura JAMAIS les mêmes objectifs qu’un podcast grand public. (c’est un autre sujet pour un autre jour !)
4️⃣ Enfin, le dernier gros moins de cette tendance, c’est la logistique. Alors, contrairement à d’autres qui se disent aussi pro du podcast, je ne vais pas te dire de commencer avec des écouteurs sous ta couette… Parce que ça me fait du mal.
On est en 2024, des podcasts il en existe des millions… On ne PEUT PLUS se permettre de publier quelque chose de médiocre en termes de son, ou même de passable. Les auditeurs sont habitués à la qualité des plus grands et de ceux qui ont compris que dans le vrai podcast audio uniquement, le son, c’est le nerf de la guerre.
Déjà, je pose les bases. Mais la création vidéo, c’est un autre délire !!
Si avec simplement le côté audio c’est bof, je n’imagine pas ce qu’on va trouver côté vidéo. Il faut un “décor” minimum, une bonne luminosité, ne pas avoir l’air d’un sac à patates devant la caméra, ne pas avoir de faux raccords ignobles…
Et ça dépend BEAUCOUP du format. Si c’est de l’interview, c’est plus facile, mais le langage corporel est très important, les différentes prises de son aussi, et aujourd’hui pour percer tu ne peux pas te contenter d’une prise d’images fixes donc il t’en faut plusieurs… Bref, c’est un autre level de logistique et peu de monde a la possibilité de faire tout ça BIEN en plus de tout le reste.
Ce que j’en pense 👀
Ce n’est PAS un tendance qu’on est obligé de suivre quand on fait du podcast audio natif, même si l’on est une entreprise. Je préfère 1000 fois des gens qui font un contenu audio ultra qualitatif, plutôt que de l'audio et de la vidéo, mais les deux à l'arrache…
En plus, et là je parle d'expérience parce que j'accompagne beaucoup d'indépendants et de PME, le podcast est un à côté et pas un travail à temps plein pour eux. Ce n'est pas censé être un média qui prend 70 % de ton temps à part si tu veux juste vivre de ça en le monétisant derrière. Si ce n’est pas ton but mais que tu passes 5 demi-journées par semaine dessus, il y a fort à parier que tu n'atteindras pas tes objectifs, et que t'abandonneras en moins d'un an !
Évidemment, si tu as un format interview, même à distance, et que les invités sont OK, alors enregistre ! Au pire tu n'en fais rien, mais tu pourras si tu le souhaites facilement partager des extraits par la suite et augmenter tes chances d'être découvert sur YouTube et sur les réseaux sociaux. Et ce, sans que ça t'ait demandé un travail monstrueux en plus.
En revanche, si tu as un format autre : solo, narratif ou documentaire par exemple… Concentre toi sur la manière dont tu peux toucher ton audience, plutôt que sur le fait de devenir vidéaste ! Rappelle-toi pourquoi tu as commencé avec le format audio, qu’est-ce qui t’a poussé à le préférer à un autre ?!
Je suis très consciente qu’aujourd’hui cependant, la vidéo apporte une véritable porte d’entrée vers le podcast, c’est tout ce qu’on recherche quand on est en phase de développement (pas de positionnement !) et qu’on cherche à étendre la découvrabilité de son contenu. Et ça peut aussi être bien moins intimidant de découvrir un podcast via son format vidéo, avec “des humaines sur le devant de la scène” dans son feed YouTube que cliquer au pif sur une nouveauté Spotify…
Et en fonction de la cible que l’on a, YouTube est en effet plus accessible, c’est un FAIT. (50+ ans)
Pour moi, la vidéo aujourd’hui est un format qui vient comme un développement logique du podcast audio natif, bien après qu’il ait déjà fait ses preuves ! Être un bon podcasteur, ce n’est PAS être un bon vidéaste. C’est maîtriser son format sur le bout des doigts.
Mon exemple actuel :
Quand j’ai lancé Crimes Oubliés, la vidéo c’était le dernier de mes soucis. J’ai lié tout de même mon hébergement Ausha à une chaîne YouTube, histoire que tout se mette en ligne automatiquement. Et… J’ai oublié cette chaîne pendant 6 mois.
J’étais persuadée que personne n’allait écouter sur YouTube.
Résultat des courses, un matin dans mon peignoir, je vais voir par curiosité et je me rends compte que j’ai plus de 400 personnes abonnées et des CENTAINES de commentaires qui attendent une réponse !
J’ai donc pris YouTube au sérieux. Maintenant j’y vais régulièrement et je réponds à tout le monde. 4 mois plus tard, la chaîne compte aujourd’hui 900 abonnés, les vidéos qui ne sont pour le moment que de simples audiogrammes vont être monétisables.
Je projette bientôt de faire vraiment de la vidéo pour soutenir Crimes Oubliés autrement, avec des images d’archives etc. Mais ce n’est pas un projet pour le T4 de 2024 ni même pour le T1 de 2025 je pense. 😬
Si tu penses que pour que ton podcast soit écouté, il a besoin de vidéo, c’est qu’il y a un problème stratégique à la base et sûrement d’autres soucis de production et de diffusion (qui se travaillent heureusement, c’est mon job de t’aider à le faire !)
Si tu as besoin d’identifier ces problèmes et d’avoir un plan d’action super clair, il me reste encore 3 places pour un audit complet de podcast au mois de septembre. Envoie-moi juste un mail !
J’espère que cette première édition de Podcast Impact 💥 2.0 t’a plu.
À très bientôt !
Très bonne édition qui me parle tout particulièrement car j'ai fait le choix de filmer mes interviews dès le début de mon podcast.
Vu que je me déplaçais pour enregistrer l'épisode, je trouvais ça dommage de ne pas profiter du moment pour filmer en même temps. Ça me permet, comme tu l'as dit, de créer un peu de contenu court pour les RS. Les versions longues sont dispo sur YouTube, où une partie de mon audience ne me suit que là-bas. Je trouve aussi que ça permet de mieux retranscrire les émotions !
Mais effectivement, ça demande plus de temps et d'investissement 🙌
J'ai hâte de voir ce que ça va donner pour toi 😌