Il était une fois, un contenu complètement déconnecté des réalités. Dans les campagnes, on n’avait de cesse de lui jeter des pierres et de le railler sur le bord des chemins.
Chaque jour, les paysans se rassemblaient au carrefour le plus proche et attendaient de voir passer ce contenu imbu de lui-même, podcast ayant accédé au trône bien trop tôt, pour lui exprimer tout leur mécontentement.
Le podcast ne comprenait pas. Jeune, chétif, il demanda une audience avec les représentants du peuple.
— Que reprochez-vous ? Parlez marauds !
— Nous ne nous retrouvons pas en vous, Sire. Vous êtes si loin de nos standards.
— Qu’on lui coupe la tête !!
Ah, non, ça c’est pas la même histoire… sorry ! 😆
Aujourd’hui, je te parle des 3 formats que je privilégie pour mettre en avant l’humain lorsque je produis du podcast de marque (c’est-à-dire tous les jours ou presque !) 👇
L’interview - base vue et revue
❌ Les moins −
Impossible de ne pas t’en parler, parce que je pense que c’est le premier format qui te vient à l’esprit : l’interview.
On en parle beaucoup comme était LE format facile quand on démarre un podcast (de marque ou non).
Je ne suis pas duuuu tout d’accord avec cette affirmation, pour en avoir mené une bonne centaine maintenant. C’est l’enfer quand on débute. 🤯
L’interview est complexe à partir du moment où :
Tu dois gérer l’humain derrière le micro (qui n’a peut-être jamais fait ça)
Qu’il faut écrire un guide de questions adapté à ton sujet
Qu’il faut faire gaffe à ne pas être redondant dans ces questions sous peine de barber la Terre entière
Tu es au courant que ça prend un temps monstrueux en termes de post-production (eh ouais, gros nettoyage des pistes et choix des meilleurs extraits…)
L’animateur fait BEAUCOUP dans ce format - soit c’est pro, soit c’est no.
✅ Les plus +
L’interview continue pourtant d’être un des formats les plus plébiscités, parce qu’il faut bien le dire, c’est chouette pour mettre en avant de belles personnalités ou faire passer un message en particulier.
Si c’est bien réalisé, ça apporte quand même de la spontanéité, et ce, même si les questions elles-mêmes sont écrites en amont.
C’est particulièrement intéressant :
Pour du contenu corporate - si tu as un canevas de questions que tu répètes pour chaque personne
Pour faire le tour d’un sujet en donnant la parole à chaque acteur du milieu
Si tu veux aller plus loin sur ton sujet, en l’alliant avec des épisodes “solo” qui font un premier pas dans le domaine
La discussion ou la table ronde
❌ Les moins −
La discussion ou table ronde, c’est la petite sœur indisciplinée de l’interview. Personnellement, c’est un format que j’aime beaucoup pour peu qu’il soit mené d’une main de maître.
Le gros risque avec ce style de format c’est :
De ne pas contrôler ce que vont dire les invités à 100% (en interview on contrôle un peu plus quand même dû au guide de questions…)
Ça peut vite devenir long pour les auditeurs si le sujet n’est pas passionnant ET si c’est mal animé
Si ce n’est PAS animé, alors là c’’est juste une discussion de fin de soirée
Que ce soit pour un podcast corporate ou grand public, c’est un format qui peut très rapidement tourner à “l’entre-soi”…
Insupportable quand on n’est pas dedans donc.
✅ Les plus +
Si tu choisis très bien tes invités et qu’ils ont chacun un rôle à jouer, ça peut vraiment donner une profondeur nouvelle au sujet que tu veux traiter.
La discussion est, par essence, plus chill (détendue) qu’une interview où les questions sont écrites et prévues à l’avance. Tu peux te permettre de dévier un peu de ton axe sans trop de conséquences.
Elle permet aussi d’avoir des invités qui sont bien plus naturels au micro et donc ton contenu est plus incarné. C’est un gros plus pour l’image de marque !
En effet, si on s’identifie à M. X ou Mme Y, c’est bingo.
C’est aussi un format très cool pour diversifier les points de vue et apporter une valeur ajoutée informelle à ton contenu. Si ça t’ouvre toi, ça ouvre tes auditeurs (et les consciences) à d’autres visions que la tienne.
Attention au crêpage de chignon des invités sur des formats live ! 🤪 T’as pas envie que ton podcast de marque soit un remake de TPMP.
Le documentaire
Le documentaire en podcast ?
Yup, on peut faire des choses super en allant à la rencontre de ceux qui font des choses qui nous, nous dépassent.
Le documentaire audio laisse autant la parole à ceux dont tu vas faire la connaissance qu’à leur environnement. Une part restera toujours l’imagination de tes auditeurs qui comblera les “trous” laissés par le manque d’image.
Je dis manque, mais ce n’en est pas un, rassure-toi.
Je crois d’ailleurs que c’est le format qui me plaît le plus parmi les trois. 🚀
❌ Les moins −
C’est pour moi un format qui mérite d’être vraiment travaillé en amont et surtout DÉLÉGUÉ.
Les ressources humaines et logistiques mises en place pour créer un format pareil sont assez incroyables. Il faut des gens dispos, qui savent ce qu’ils font.
Ça coûte plus cher qu’une simple interview, car justement ça demande des déplacements et une gestion du projet aux petits oignons (ça c’est mon job !)
Tu peux aussi vite tomber sur des interviewés qui t’obligent à refaire 123 prises de son “parce qu’ils ont toussé” ou “parce que là c’était pas tip top non ?” (plus de temps = plus d’argent)
C’est un format qui peut paraître bien plus lent que ce qu’on écoute aujourd’hui et c’est le cas. C’est un peu le slow-podcast.
Je pense qu’à terme, on va revenir vers des formats comme celui-ci justement. Le snack content, c’est pas pour la vie, tu verras.
Sans compter que les gens ont pas mal de transports en commun et que depuis le confinement, ils font beaucoup de tâches ménagères avec un podcast dans les oreilles. Si tu cuisines un peu, tu sais que ça ne prend pas toujours “que” 20 minutes. Sorry Jamie Oliver !
✅ Les plus +
C’est l’arme ultime qui allie compétences, expériences et storytelling.
Ou comment raconter une belle histoire, transporter tes auditeurs et les amener exactement là où tu veux.
Ils écoutent et ce n’est plus seulement l’ouïe qui rentre en compte avec ce format.
L’imagination fait le reste comme je te l’ai dit. Notre cerveau est bien fait et l’immersion que permet le format podcast est incroyable pour incruster ton image de marque dans la tête de tes auditeurs-cibles.
En plus, quoi de mieux que d’utiliser l’environnement de la personne que tu rencontres/à qui tu poses des questions ?
Ça peut même être prévu en amont avec un guide de questions, comme lors des interviews basiques, mais c’est tellement plus naturel comme ça !
J’ai notamment utilisé cette méthode dans le concept que j’ai créé avec Ferrero France pour leur podcast corporate.
Pour parler des ingrédients du Nutella aux collaborateurs, quoi de mieux que de parler à la fois à la responsable sur le site de production ET aux acteurs de l’acheminement ? La boucle était bouclée et c’était vraiment intéressant !
📌 Mémo
Ces trois formats sont bons ; la seule question à te poser c’est : est-ce qu’il colle à ce que je veux donner comme image de mon entreprise ?
Un format n’est RIEN sans un concept solide derrière et une production bien gérée.
Tu peux aujourd’hui avoir une idée très marquée de ce que tu veux et pour autant qu’elle ne soit pas réalisable ou viable à long terme.
⚠️ Attention de ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre, ces trois formats mettent merveilleusement en avant l’être humain, ses valeurs, ses ambitions et son environnement de travail… Mais ils sont tous les trois très chronophages !