Ton podcast EST ton image de marque
(ça veut dire qu'il faut le travailler sinon on a une 1ère impression de toi qui fait plouf)
Hello toi,
Mieux vaut tard que jamais, voilà la newsletter d’Avril !
Peut-être que tu as vu passer mes posts sur Linkedin. J'ai déménagé ce mois-ci, et j'attendais ça depuis des années. Ça a été une transition difficile qui se termine à peine et qui m'a clairement demandé toute mon énergie pendant trois semaines.
Ça veut dire que j'ai travaillé de-ci de-là pour mes clients, mais que clairement la création de contenu est un peu passée à la trappe. Sorry, il y a des priorités dans la vie. 🥲
J’avais envie de parler marque ce mois-ci. Et surtout de ceux qui réussissent ce tour de force de faire de leur podcast un plus ou moins grand empire. Un média qui fait graviter autour d’eux tout un écosystème basé en fait… sur leur voix. Et sur l’image que tout ça renvoie au public.
Le podcasting, c’est plus que des petits épisodes dans des oreilles anonymes. C’est devenu un média à part entière. Un pilier de marque. Un levier de positionnement. Et parfois… Un empire médiatique.
(juste parfois)
Même si tu n’as "que" 1 000 écoutes par mois (ce qui est déjà très cool !)
Même si tu n’as pas de produit ou service à vendre.
Même si ton podcast est ton side project passion.
Parce qu’être podcasteur aujourd’hui, c’est bâtir une marque.
Et cette marque, c’est toi.
🎧 Podcasting = personal branding
Aux États-Unis, Shannon Sharpe est en passe de signer un deal à 100 millions de dollars avec son réseau Shay Shay Media. Son émission Club Shay Shay cartonne sur YouTube, et certaines interviews dépassent les dizaines de millions de vues (celle avec Katt Williams a explosé tous les scores).
Mais ce n’est pas un hasard.
C’est le résultat d’une stratégie claire :
Une identité forte, incarnée par une voix reconnaissable, un ton cash et une vraie ligne de conduite éditoriale.
Une ligne éditoriale engagée : conversation longue, authenticité assumée, références pop culture, politique, sport…
Une monétisation ambitieuse avec la création d’un véritable réseau média : Shay Shay Media. Il ne s’agit pas seulement d’un podcast, mais de plusieurs formats : Club Shay Shay, Nightcap (avec Ochocinco), des lives YouTube, des extraits courts optimisés pour les réseaux, et des deals de licence pour distribuer ces contenus au plus large public possible.
Ce qu’il a fait, c’est bâtir un écosystème complet autour de sa voix et de son image. Il a transformé un format audio en une plateforme multimédia.
Et surtout, chaque format nourrit les autres : les longs formats nourrissent les shorts viraux sur TikTok, les extraits deviennent des reels sur Insta, les audiences YouTube sont redirigées vers des contenus payants ou sponsorisés…
Pour toi, ce que ça veut dire : tu n’as pas besoin de créer 10 émissions différentes. Mais tu peux penser en écosystème. Par exemple :
publier un extrait fort de ton épisode chaque semaine (visuel + citation)
proposer un format complémentaire (Q&A en newsletter ou live Insta)
créer un rituel d’écoute ou une série spéciale (saison thématique, format collaboratif…)
Shannon a un branding vraiment fort, et on peut dire qu’il a bien réussi sa reconversion professionnelle. 😜
🌟 En France aussi, les voix deviennent des marques
Je vous ai exprès pris des exemples vraiment très connus MAIS il y en a plein d’autres qui grimpent, notamment Léna Mahfouf avec Canapé Six Places et un tas d’autres. Fallait faire des choix !
Pauline Laigneau — Le Podcast de Pauline Laigneau
Ex-Le Gratin, Pauline a aligné son podcast avec l’évolution de sa stratégie de personal branding (et son business). Elle est devenue une référence pour les entrepreneurs qui veulent clarifier leur vision et structurer leur message.
Bonnes pratiques à en retenir :
#1 : Elle utilise LinkedIn pour faire vivre ses épisodes autrement. Résumé, insight ou coulisses, chaque post devient un teaser pour inciter à l'écoute. Elle incarne bien le podcast, c’est-à-dire qu’elle fait vivre le CONTENU plutôt que le fait qu’il y ait un nouvel épisode.
#2 : Elle propose régulièrement des formats de Q&R où elle répond à des problématiques réelles de son audience, renforçant ainsi le lien et la fidélité. Ce format est facilement réplicable, même avec peu d’auditeurs : une simple story Instagram suffit à récolter les questions, plus d’excuses.
Clémentine Galey — Bliss Stories
Parti d’un podcast intimiste sur la maternité, Bliss est aujourd’hui un univers de marque à part entière. Évènements, livres, objets de déco, club privé : l’audio n’est plus qu’un point d’entrée… UN parmi d’autres.
Bonnes pratiques à en retenir :
#1 : Clémentine a décliné l’univers de Bliss en objets physiques (illustrations, carnets, affiches), créant ainsi un lien sensoriel et affectif avec sa communauté. Même à petite échelle, proposer un PDF illustré ou un petit goodie téléchargeable peut créer une expérience plus forte.
#2 : Elle organise des rencontres en présentiel (Bliss Talks, soirées thématiques) pour transformer ses auditrices en ambassadrices. Tu peux faire ça aussi : une visio privée avec tes auditeurs les plus engagés, c’est déjà un événement ! Ou même un salon Discord dédié.
Matthieu Stefani — Génération Do It Yourself
Bon, c’est pas mon pref’, mais ça a été un leader du marché audio quand même et il l’est toujours. On aime ou on aime pas, mais il a clairement porté toute une génération pour le coup. Avec ses interviews longues, qui dévient pas mal quand même faut le dire, Matthieu a bâti une communauté ultra engagée. Son podcast est un vecteur de valeur, mais aussi de business, de rencontres…
Bonnes pratiques à en retenir :
#1 : Il valorise chaque épisode avec un résumé complet, un système de chapitrage et des citations fortes (verbatim bien choisis), facilitant l’appropriation et le partage. Tu peux faire pareil via de simples posts, des carrousels, des stories…
#2 : Il propose un écosystème cohérent : newsletter, événements live, partenariat avec des outils et marques qui correspondent à sa cible. Réfléchis à ton propre mini-écosystème : un format audio + une newsletter + un canal de discussion (Discord, WhatsApp, Insta…)
L’énorme pavé au milieu de la mare de beaucoup de personnes qui se lancent dans le podcast, c’est qu’elles ne relient pas le podcast à une stratégie plus globale. Donc intégrer le podcast dans cette stratégie c’est l’étape 1.
L’étape 2, c’est de créer un écosystème qui tourne bien.
🚀 Et toi dans tout ça ?
Yes, eux sont des gens qui ont pignon sur rue et tu te dis peut-être qu’à ton échelle tout ça on oublie. MAIS, ça c’est une croyance limitante my friend.
On peut toujours fait des choses à son échelle, mettre en place des actions concrètes. Je ne suis pas du tout le genre à te faire des promesses en mode : “fais comme ShayShay et tu vas décrocher les étoiles et la moula” parce que je sais qu’on en est LOIN.
Mais tu n’as pas besoin d’un studio ni de 10K followers pour faire de ton podcast une marque.
Déjà, il faut savoir ce que tu veux en faire. (souvent la question à 100 sesterces)
Tu veux de la notoriété ? Travaille ton rythme de publication, vise la régularité, et multiplie les portes d'entrée : formats courts, extraits sur les réseaux, cross-promo, interviews pour toucher d’autres audiences complémentaires…
Tu veux de la crédibilité ? Soigne ta ligne éditoriale, partage ton expertise et ton avis, appuie-toi sur des formats solo qui te mettent en avant, structure ton contenu, crée du contenu pour recycler ton format audio ailleurs…
Tu veux de la fidélité ? Crée du lien. Mets-toi en lumière dans tes newsletters, fais parler ton audience dans des épisodes Q&A ou dans les commentaires directement. Parle leur comme à des potes de longue date, crée de la proximité en instaurant des rendez-vous, des habitudes, des rituels…
Mais commence par :
Clarifier ton message : qu’est-ce que tu veux qu’on retienne de toi ?
Poser ta posture (cf. édition d’octobre) : complice, expert·e, mentor, militant·e ?
Assumer le ton : fun, sérieux, engagé, accessible… mais reste cohérent(e) !
Écouter ton audience : demande-lui ce qu’elle aime, ce qu’elle attend, ce qui lui manque, interagis pour la cerner
Crée une expérience harmonieuse autour de ton podcast. Ton site, ta bio Insta, ta newsletter, ton introduction audio récurrente… tout doit raconter la même histoire, sans contradiction et on doit sentir que tu ES la même personne partout.
Parce qu’à force d’écouter ta voix, on finit par TE connaître. Te suivre. Te choisir.
Et c’est ça, bâtir une marque avec l’audio.
🎙️ Mon retour d’expérience : Crimes Oubliés
Impossible de parler de podcast comme média sans mentionner le mien (of course je passe ma vie à bosser dessus au cas où tu saurais pas) : Crimes Oubliés.
En un an et demi, ce podcast narratif de true crime historique a réuni plus de 700 000 écoutes, 100 épisodes publiés (whouuu !!!) , et une communauté engagée sur plusieurs plateformes notamment Apple Podcast, Spotify et Youtube avec à chaque fois 5000 abonnés environ.
Pourquoi je pense que ça marche ?
🔍 Un positionnement fort et assumé : j'ai réfléchi pendant deux ans à ce podcast, avant de le sortir, ce n'est pas pour rien. Vu toute la concurrence sur ce créneau, il me fallait un angle original et une approche personnalisée. Un projet qui ME ressemble, pas juste un “podcast true crime de plus”.
C'est un podcast de storytelling immersif sur des faits divers historiques méconnus, avec une ambiance sonore très travaillée, exactement ce que je voulais écouter moi. J’ai choisi un format très écrit de mon côté mais très naturel quand l'auditeur l'entend.
Ma posture a été assez rapidement clarifiée, je voulais avoir une vraie proximité avec l’auditeur. Du coup, j’ai choisi d’être “celle qui t’emmène dans ses recherches”.
Et concrètement ça change quoi ?
je ne me censure pas : si dans les archives je trouve une théorie qui a été portée par les médias de l’époque, même si elle n’a pas été beaucoup exploitée ou qu’elle a l’air farfelue, je la DIS. Ca fait partie de mes recherches, je raconte !
Je cite pas mal les sources, notamment des journaux de l’époque, quand je le peux.
→ Cette posture est un vrai CHOIX, elle me permet de créer un lien et une proximité avec mon audience car les auditeurs cherchent avec moi, se sentent investis. En enquêtant sur ces affaires pour eux, je les tiens en haleine. ET ils réfléchissent aussi aux différentes théories, ils se font un avis. Et ça, c’est très précieux !
Une diffusion stratégique : chaque épisode est intégré dans une stratégie éditoriale plus large : posts Instagram pour toucher ceux qui aiment les anecdotes historiques, stories “quizz” pour engager et donner un but à l’écoute, stories coulisses pour parler aux fidèles…
Ce que tu peux en tirer pour ton propre podcast :
Si tu vises la crédibilité, travaille l’expérience d’écoute : qualité sonore, narration maîtrisée, rigueur dans les faits, réponse à tous les commentaires, sources…
Si tu veux générer de la fidélité, ouvre les coulisses à ton audience : partage tes recherches, tes hésitations, les choix éditoriaux, ton casting, même dans un format texte simple sur Insta ou en newsletter par exemple.
Crimes Oubliés est devenu bien plus qu’un podcast. C’est un point d’ancrage de mon image pro. Un projet passion qui génère de la valeur… et des opportunités !
J’espère que cette édition t’aura intéressée. Je pense qu’en 2025, on n’a plus vraiment le choix si on veut faire du podcast sérieusement, avec des objectifs derrière d’image de marque ou même de monétisation, de créer un écosystème complet.
Ça ne se fait pas en un jour, mais un jour ce sera fait. 😉
Et si tu veux creuser ce sujet, bosser ton positionnement ou faire évoluer ton podcast vers un "média" qui te ressemble, tu peux me contacter via LinkedIn ou prendre direct rendez-vous avec moi pour qu’on en parle !
Ciao !! 👋
Wohhh, vraiment hyper intéressante cette édition ! Toooo much information in there 🫨
Je me suis perdu sur la chaîne YT de Club Shay Shay que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam 😅
Je vois que ça fait des millions de vues, et il y a plein de bonnes idées à piquer à droite à gauche (même si ça ne veut pas dire que ça fonctionnera forcément aussi sur ma chaîne).